
AVEC L’OPEN INNOVATION : ACCOMPAGNER LES START-UP POUR MIEUX SERVIR NOS CLIENTS
Dans le secteur du BTP, l’open innovation est en marche. Au sein du programme Matching Up, Bouygues Construction propose aux start-up de coconcevoir et de codévelopper les innovations qui façonneront le secteur de la construction et des services de demain. Focus sur ce programme ouvert à toutes les start-up à travers le monde, avec Marie-Luce Godinot, Directrice Générale Adjointe de Bouygues Construction, en charge de la Transformation Numérique, de l’Innovation et du Développement Durable.
Qu’est-ce que l’open innovation pour Bouygues Construction ?
C’est un cadre nouveau, pour innover en partenariat. Une entreprise ne peut plus innover seule. Notre philosophie c’est l’innovation partagée, en s’entourant de compétences nouvelles comme celles de développeurs du monde de la robotique ou de l’intelligence artificielle, par exemple. C’est s’ouvrir aux idées, au-delà de toutes celles que nous pouvons avoir en interne. Sur un marché en transformation, par la digitalisation des processus et des métiers, nous avons un enjeu d’agilité pour accéder à de nouveaux marchés ou pour renforcer notre compétitivité.
Comment identifier toutes ces idées et sélectionner celles sur lesquelles investir ?
Pour capter le maximum d’innovations, il faut être à l’écoute des collaborateurs, des incubateurs, des business angels. En trois ans nous avons rencontré plus de 1 500 start-up, avec notre programme de co-innovation Matching Up. Parmi toutes ces innovations, nous identifions celles qui répondent à nos enjeux de performance et aux besoins de nos clients. C’est cette synergie avec les métiers et avec nos enjeux business qui différencie la démarche innovation de Bouygues Construction. Nous sélectionnons les innovations qui peuvent être testées rapidement sur le terrain, dans le cadre d’un projet. Les start-up doivent être capables de s’adapter à nos contraintes opérationnelles et à celles de nos clients. Sur 500 start-up analysées en 2017, 75 sont entrées en phase d’expérimentation. Nos commerciaux, nos chefs de projets, nos conducteurs de travaux, sont acteurs de ce processus de sélection.
Investir dans une start-up c’est avant tout investir dans un capital humain et sa capacité à rebondir, à “pivoter” comme on dit en open innovation, pour s’adapter au marché.
L’expérimentation, c’est donc le “moment magique” ?
Oui, et il doit intervenir rapidement pour ne pas faire subir un parcours du combattant aux start-up. C’est le moment de faire preuve de leur expertise et de leur savoir-faire. C’est aussi un moment clé pour réfléchir au déploiement futur. Sur 75 expérimentations, une dizaine passent en déploiement. Nous concentrons donc notre investissement sur un « top » à fort potentiel.
Vous êtes très exigeants…
Très exigeants car très engagés. La phase de déploiement est difficile pour les start-up. Il s’agit de passer de quelques proof of concept à des dizaines ou à des centaines de projets clients. De plus, nous travaillons sur des cycles longs. Notre fonds d’investissement intervient pour les soutenir à ce moment crucial. En complément, nos équipes les accompagnent dans la définition de leur positionnement et dans leur valorisation auprès de nos clients et partenaires.
Quelle est la place du facteur humain dans la réussite de cette collaboration ?
Investir dans une start-up c’est avant tout investir dans un capital humain et sa capacité à rebondir, à “pivoter” comme on dit en open innovation, pour s’adapter au marché. Nous mobilisons nos RH pour nous aider à évaluer l’équipe. L’idée n’est pas tout.
Vous avez rencontré plus de 1 500 créateurs de start-up en trois ans, quelles sont les qualités indispensables pour la réussite de leur projet ?
Tout d’abord, une vision, soutenue par un sens du business, la capacité à se remettre en question sans faire la girouette évidemment, ensuite un réseau pour tester leurs idées, et enfin l’engagement !
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